A STAR IS BORN : chronique

02-10-2018 - 19:12 - Par

A STAR IS BORN : chronique

Pour son premier long-métrage, Bradley Cooper réalise un remake mais surtout un film d’amour, un vrai.

 

Avec une sincérité évidente, Bradley Cooper s’empare de A STAR IS BORN, mythe classique hollywoodien par excellence, et en livre une quatrième version imparable. Quiconque aime quand le cinéma emporte tout, sans cynisme, avec des grands sentiments et un trop plein d’émotion, baissera automatiquement les armes. A STAR IS BORN et son romantisme échevelé nous a conquis et laissés KO. Après Fredric March et Janet Gaynor en 1937, James Mason et Judy Garland en 1954 et Kris Kristofferson et Barbra Streisand en 1976, Bradley Cooper et Lady Gaga redonnent vie aux mariés les plus célèbres du showbiz. Lui, joue Jackson Maine, gloire de la country, qui remplit des arènes et les auditoriums. Elle, c’est Ally, une jeune chanteuse de cabaret dont il va tomber fou amoureux et qu’il va pousser sur le devant de la scène. Il est alcoolique, bientôt sourd, porté sur l’autodestruction, tandis qu’un nouveau monde de musique et de célébrité s’ouvre à elle. Leur passion résistera-t-elle ?, pourrait titrer un roman Harlequin. Derrière cette intrigue de bluette, A STAR IS BORN n’est qu’une explosion d’amour. Pour ses personnages, d’abord, magnifiquement interprétés – Bradley Cooper s’offre sa plus belle prestation à ce jour et révèle l’actrice Gaga – mais surtout, si bien écrits. Jackson, replié sur son idéal américain, ses démons, son frère (incarné par le cow-boy magnifique Sam Elliott) avec qui il entretient une relation aussi conflictuelle que déchirante. Ally, l’Italo-américaine, solaire et ouverte à l’inconnu. Le regard que l’acteur et le réalisateur Bradley Cooper pose sur Gaga est bouleversant : il l’aime pour tout ce qu’elle dégage, son joli nez, son aura d’icône gay, son talent de popstar et sa capacité à interroger cette pop culture qu’elle a nourrie de tant d’excès et de tant de bienveillance. Bien qu’il s’agisse du premier film réalisé par le comédien, il y a tellement de cinéma dans ce A STAR IS BORN et son storytelling est si pur, qu’on pense forcément au romanesque de Clint Eastwood, au classicisme de SUR LA ROUTE DE MADISON. À l’image, les plans magistraux se succèdent, orchestrés par le chef opérateur Matthew Libatique, possédé ici par le fantôme du grand Vilmos Zsigmond période THE ROSE. Enfin, il y a les chansons, qui font déjà du film un classique. Une véritable machine à tubes, intemporels, sublimes, chantés par la voix grave de Bradley Cooper et surpuissante de Lady Gaga. Le mythe A STAR IS BORN semble avoir toujours existé à Hollywood, mais c’est encore plus vrai de celui-ci : vous avez le sentiment de l’avoir toujours connu, comme lorsqu’on rencontre l’âme-sœur. Un mélodrame comme une évidence. 

De Bradley Cooper. Avec Lady Gaga, Bradley Cooper, Sam Elliott États-Unis. 2h15. Sortie le 3 octobre

5EtoilesRouges

 

 

 

 

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