BUMBLEBEE : chronique

26-12-2018 - 09:18 - Par

BUMBLEBEE : chronique

Cornac de la franchise TRANSFORMERS depuis onze ans, Michael Bay passe la main à Travis Knight. Ce que BUMBLEBEE perd en spectacle, il le gagne en coeur.

 

Sur Cybertron, la guerre entre Autobots et Decepticons fait rage. Défaits, les premiers sont obligés de se disperser. Optimus Prime envoie Bumblebee sur Terre, où il doit préparer l’organisation d’un QG de contre-attaque. Mais sur place, Bumblebee se retrouve traqué par l’Armée et deux Decepticons. Il rencontre alors Charlie, 18 ans, qui cherche sa voie… Après une série de cinq films, dont le dernier n’a convaincu personne, pas même le public, la franchise TRANSFORMERS tente de se relancer avec un spin-off prequel. Et qui mieux que Bumblebee, cœur émotionnel de la saga depuis le premier épisode, pour se retrouver au centre de sa propre aventure ? ‘Bee était à Sam Witwicky ce que E.T. était à Elliott et ici, la dynamique ne change pas – deux séquences (une poursuite dans la forêt ; le premier contact dans le garage) citent même directement le chef-d’œuvre de Spielberg. BUMBLEBEE aspire à renouer avec l’esprit Amblin du tout premier TRANSFORMERS et à combiner savamment merveilleux, action, humour et sentiments. Si la gaudriole est ici moins grossière que chez Michael Bay – la manière dont le film joue de son contexte Guerre Froide des 80’s rappelle par moments un Joe Dante light –, elle n’en reste pas moins le gros point faible de ce spin-off. Non par manque d’efficacité en elle-même, mais par contraste : dès qu’il se fait plus dramatique, BUMBLEBEE s’envole, laissant entrevoir ce qu’il aurait pu être. Travis Knight, qui réalise ici son deuxième long-métrage après le splendide KUBO, effectue un passage réussi à la prise de vues réelle. Il se révèle toutefois plus à l’aise dans l’intime et l’émotion que dans le spectaculaire et la comédie. Si ses scènes d’action ne déméritent pas – sans chercher à concurrencer le cinétisme fou de Bay –, c’est bien lorsqu’il filme l’amitié entre Charlie et Bumblebee qu’il excelle. Son Bumblebee amnésique, blessé, craintif, cherchant par tous les moyens un mode d’expression, exhale une grande tristesse qui jaillit de l’écran. Bien qu’il passe d’organiques figurines de résine aux pixels dématérialisés des CGI, Knight délivre un tour de magie similaire, insufflant vie et émotions à une créature irréelle. Les regards de son Bumblebee bouleversent, bien aidés par la conviction avec laquelle Hailee Steinfeld, excellente, donne la réplique à l’Autobot. Lorsque l’intrigue reprend ses droits, le film a tendance à courir derrière la magie et le charme de ces instants intimistes. Reste que BUMBLEBEE, même s’il répond à une nécessité d’efficacité, a du cœur, voire une certaine élégance – dans sa conclusion, notamment. Clairement imparfait. Mais touchant. 

De Travis Knight. Avec Hailee Steinfeld, John Cena, Jorge Lendeborg Jr. États-Unis. 1h55. Sortie le 26 décembre

3Etoiles

 

 

 

 

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