02-04-2010 - 11:27 -
Thor : Kenneth Branagh sort du silence
Après de sales rumeurs sur l’ambiance délétère qui gangrènerait le tournage de THOR, le cinéaste shakespearien s’est enfin exprimé, balayant rumeurs et décrivant ce que l’on peut attendre de son adaptation. Instructif, et surtout, très appétissant.
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Cette semaine, le New York Daily News a sévèrement foutu le boxon dans l’univers Marvel en assurant que les prises de vue de THOR sombraient dans la crispation, Anthony Hopkins (qui incarne Odin) ne cachant pas son manque de respect pour le peu de talent de Chris Hemsworth (interprète de Thor), et le travail de Kenneth Branagh se voyant contesté. Des rumeurs que Kevin Feige, président des studios Marvel, a qualifiées de « garbage », entendez par là « saloperies » le mettant sacrément en rogne. Hopkins, acteur de 72 ans, généralement peu enclin à faire des courbettes et connu pour être la terreur des journalistes l’interviewant, a quant à lui envoyé un communiqué assurant qu’il « s’éclatait avec Chris et Kenneth » et que « chaque jour de tournage » constituait un « travail de collaboration immensément fun ». Avant de conclure que « THOR était l’une des meilleures expériences de sa carrière ». D’aucuns pourraient qualifier tout cela de tartine de relations publiques.
Heureusement pour Marvel, le hasard du planning fait que THOR se voit également en une du Los Angeles Times, via une interview exclusive de Kenneth Branagh, qui en dit un peu plus sur son film. Choisi par Kevin Feige sur la foi de BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN, (1993), qui a rendu Shakespeare amusant « même aux yeux des fans de comics » (on confirme), Branagh surprend son monde en assurant que durant sa jeunesse, « Thor » était à ses yeux bien plus important que « Hamlet ». « En grandissant, Thor était le seul comic qui me passionnait. J’ai commencé à le lire quand j’étais gamin à Belfast, et je ne sais pas trop pourquoi, mais cela a eu une résonance en moi. J’aimais le côté « dynastie familiale » et le drame qui en résultait » explique Branagh.
Personnellement, nous n’avons jamais douté des capacités de Branagh à réussir son coup. Car qui de mieux qu’un spécialiste de Shakespeare pour porter à l’écran un comic aux accents « hamletiens » via le conflit père-fils étant au centre de la genèse du héros ? Quand on lit les intentions de Branagh, impossible de ne pas être d’autant plus curieux de voir le film. Adressant le problème qui pourrait faire de THOR un nanar kitschouille (le mélange entre la mythologie nordique et le monde moderne), Branagh se dit « inspiré par le langage comic book, aussi bien picturalement que dans les compositions des cadres ». Comme avait essayé de le faire Ang Lee dans HULK… « Nous essayons de trouver un moyen d’à la fois distinguer ces deux mondes, et les faire cohabiter. Pour cela, il faut trouver la bonne façon de cadrer, la bonne palette de couleurs, trouver la texture idoine et les mouvements de caméra qui permettent de célébrer et exprimer les distinctions qui opposent ces mondes ». Autant dire que le cinéaste n’a rien laissé au hasard. « Si nous y arrivons, ce film sera différent, une combinaison du primitif et du sophistiqué, de l’ancien et du moderne. Une fusion très intéressante, qui fournira la tension moteur du film » explique-t-il, enthousiaste. Pour autant, ne pas attendre un film cérébral : « THOR ne se prendra pas au sérieux et ne sera pas trop solennel ». Ouf.
