G.I.JOE CONSPIRATION : Interview de Lee Byung-hun

30-03-2013 - 11:38 - Par

À l’occasion de la sortie de G.I. JOE : CONSPIRATION, Cinemateaser a rencontré l’excellent acteur sud-coréen Lee Byung-hun, interprète de Storm Shadow. Il nous parle de sa carrière américaine, de ses amis Kim Jee-woon (avec qui il a récemment tourné J’AI RENCONTRÉ LE DIABLE) et Park Chan-wook, de ses opportunités et de ses ambitions. 

Propos recueillis par Henry Arnaud / Photo : Gilles Toucas

Aviez-vous le désir de faire carrière aux États-Unis ?
En Corée, j’ai touché à tous les genres. Mais la plupart du temps, ce sont des histoires assez complexes et noires. Je n’avais jamais fait de films aussi cartoonesques. Quand j’ai eu le script de G.I. JOE (à l’époque du premier opus, ndlr), j’ai consulté mes amis Park Chan-wook, Kim Jee-woon et mon manager aussi. Certains trouvaient le projet chouette, d’autres beaucoup moins. Finalement, j’ai réfléchi et je me suis dit : c’est vraiment un gros film. Un gros budget, un blockbuster. Sa portée sera internationale. C’était une belle opportunité qu’on me connaisse davantage dans le monde. Cela pourrait m’ouvrir des portes pour d’autres bons projets hollywoodiens. De ceux que je pourrais choisir moi-même. Et puis pour moi, c’était un vrai challenge. Je n’avais vraiment jamais fait ce genre de film d’action fantastique.

Comment vos fans coréens voient-ils votre carrière américaine ?
Vous connaissez LE BON, LA BRUTE ET LE CINGLÉ ? Après le dernier jour de tournage, j’ai dû aller à l’aéroport tout de suite pour décoller vers Los Angeles, sans même avoir le temps de passer par chez moi. Dès que je suis descendu de l’avion, le département des costumes de G.I. JOE m’a appelé pour un essayage. À peine arrivé, j’ai essayé le costume blanc de Storm Shadow. Je me suis regardé dans le miroir, à travers le masque. Et je me suis dit : ‘Qu’ai-je fait ? Peut-être ai-je tort ?’ Mes fans coréens allaient être tellement déçus. ‘Demain, je vais voir Lorenzo (di Bonaventura, le producteur de G.I. JOE, ndlr) et je lui dis que c’est fini. Que je ne ferai pas le film.’ J’ai demandé à mon manager américain de les appeler. Je suis rentré chez moi, dans l’appartement qu’on m’avait loué à Los Angeles et je n’ai pas dormi de la nuit. Je me suis vraiment dit que j’avais pris la mauvaise décision. Mais le matin en me levant, je me suis dit : ‘Même si c’est une mauvaise décision, c’est tout de même ta décision’. Je savais que si je faisais de mon mieux pour servir ce rôle, personne ne pourrait dire que j’avais été bête.

Avez-vous l’impression que votre rôle dans G.I. JOE est un obstacle à trouver d’autres projets américains intéressants ?
Quand j’ai des rendez-vous avec des réalisateurs ou des producteurs américains, j’emmène toujours mes films coréens avec moi. Ils peuvent voir de quoi je suis capable. Je ne dis pas que je suis un grand acteur, mais via ces films, ils peuvent voir ce que je suis. Si cela leur convient, ils pourront me donner un script qui me conviendra parfaitement.

Outre RED 2, avez-vous des projets aux États-Unis ? Des films plus petits ?
On m’a envoyé des scripts dont je suis très content. Il y en avait un qui était une comédie romantique. Un autre qui était un vrai drame. Je les ai refusés. Mais c’était un très bon signe. Ils ont compris qu’ils pouvaient me donner d’autres genres à jouer. C’est vrai, j’étais très inquiet d’être mis dans une case.

Avez-vous aux USA la liberté de proposition ? Pouvez-vous échanger avec le réalisateur sur votre personnage ? Ou êtes-vous broyé par la machine hollywoodienne ?
Culturellement, c’est finalement plus facile ici. Peu importe qui vous êtes, si vous donnez une idée, ils l’écoutent. Et ils l’acceptent si elle est bonne. Les Américains ne sont pas si rigides sur la hiérarchie. En Corée, c’est un système un peu plus conservateur. Mais d’un autre côté, je peux davantage m’exprimer en Corée car je fais ce métier depuis longtemps. J’ai l’expérience. Un débutant ne pourrait peut-être pas s’exprimer autant.

Votre image d’héros d’action, elle vous convient ?
Elle m’amuse. C’est un autre aspect de moi que je peux exploiter.

Comment vivez-vous cette double carrière ? L’une en Asie où vous êtes une énorme star et l’autre aux Etats-Unis, où vous n’êtes qu’un acteur…
C’est bien. Les Américains ne me reconnaissent pas dans la rue pour la plupart. Je suis libre, je profite de cette liberté, et puis j’ai du travail. En Corée, mon statut est parfois inconfortable car je suis très célèbre. Mais les deux carrières ont leur charme.

Vous vivez toujours en Corée ?
Oui, je ne voudrais pas vivre à l’étranger. Je ne viens à Los Angeles que pour le travail. Et pour visiter, pour le plaisir, de temps en temps.

Vous avez déjà une longue carrière derrière vous en tant qu’acteur. Comptez-vous un jour passer à la production ou à la réalisation ?
Producteur ou réalisateur, c’est attrayant. J’aimerais mettre en scène un jour, oui. Mais pas maintenant. J’essaie de me concentrer sur mon boulot d’acteur et parfois, j’essaie d’être davantage qu’un comédien sur le plateau. D’être une force de proposition. Mais mon statut d’acteur me convient la plupart du temps.

Lee Byung-Hun est à l’affiche de G.I. JOE : CONSPIRATION, en salles depuis mercredi

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