CALAMITY, UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY : chronique

13-10-2020 - 15:29 - Par

CALAMITY, UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY : chronique

Le western, c’est aussi pour les jeunes filles. La preuve avec un dessin animé revisitant la conquête de l’Ouest en déclaration d’indépendance.

 

Dans TOUT EN HAUT DU MONDE (2015), une fille d’aristocrate russe s’embarquait sur un navire vers les glaces de l’Arctique, à la recherche de son grand-père, pour mieux se découvrir elle-même. CALAMITY, UNE ENFANCE DE MARTHA JANE CANNARY reprend ce principe autour d’une gamine traversant l’Ouest sauvage, dans une même fin de XIXe siècle. Le second long-métrage d’animation de Rémi Chayé fonctionne cependant comme une extension du premier. Leurs apparences communes (un récit d’émancipation, de résistance aux déterminismes) s’éloignent – ne serait-ce que par les contextes géographique et social – progressivement. Jusqu’aux lignes de fuite du graphisme, impressionniste, qui épaulent la future Calamity Jane dans son besoin de réfuter les règles, les normes. CALAMITY se veut étendard d’un discours égalitaire – la relation avec Jonas ou le personnage de Madame Moustache retournent en permanence les codes masculin / féminin. Une volonté de déconstruction des stéréotypes qui passe aussi par la relecture de la mythologie de Calamity Jane, inscrite dans la légende western comme une femme qui se faisait passer pour un homme. Chayé la voit bien plus en personne qui refusait d’être catégorisée. Qu’importe si ce n’est qu’une hypothèse – d’où le « une enfance » du sous-titre –, elle va formidablement bien à un film qui revendique cet âge-là comme celui de tous les possibles.

De Rémi Chayé. Animation. France. 1h24. Sortie le 14 octobre

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