LUCY IN THE SKY : chronique

Après un passage en VOD, le premier long-métrage de Noah Hawley débarque sur Disney+.

 

Après un séjour quasi génésiaque dans l’espace, l’astronaute Lucy Cola (Natalie Portman) peine à supporter son existence terrestre. Alors qu’elle travaille toujours plus dur pour repartir en orbite, elle va perdre pied… Très librement inspiré de la vie de Lisa Nowak, LUCY IN THE SKY cherche à réinsuffler de la dignité et de la tragédie au destin de l’astronaute, salie par les tabloïds et brocardée par les talk-shows. Aux commandes, Noah Hawley, créateur des séries LEGION et FARGO. Pour son premier long-métrage de réalisateur, il fait preuve d’une ambition assez admirable, tant narrative que visuelle. Le portrait de Lucy, opiniâtre, impliquée, mue par un désir d’excellence, se révèle dénué de tout sentimentalisme. Bien aidé par la prestation roide de Natalie Portman, Hawley crée un personnage qui, par le truchement de tropismes souvent masculins, confronte le spectateur à ses préjugés et interroge ce que la société et le cinéma accordent aux hommes mais refusent aux femmes. Une écriture qui vise autant l’inconfort que l’immersion, à l’image de la mise en scène – le ratio change constamment, selon l’émotion recherchée. Une ostentation au symbolisme parfois écrasant d’évidence mais qui a le mérite d’expérimenter sur la nature vivante et organique du cadre. LUCY IN THE SKY n’a ainsi pas toujours la solidité de ses intentions, mais reste une expérience singulière et intrigante.

De Noah Hawley. Avec Natalie Portman, Jon Hamm, Zazie Beetz. États-Unis. 2h04. Sur Disney+