PALM SPRINGS : chronique

12-02-2021 - 13:03 - Par

PALM SPRINGS : chronique

Une merveille de comédie concept aussi drôle que profonde. Le film parfait pour supporter 2021.

 

Un peu comme on donne un conseil d’ami, il faudrait se passer des explications et juste nous faire confiance. PALM SPRINGS est le film dont on a tous franchement besoin en ce moment. Une de ces comédies qui n’a l’air de rien et qui donne beaucoup. Un film dont le plaisir tient en partie à sa découverte impromptue, sa façon de se présenter, au départ, comme une blague entre potes pour mieux vous surprendre. Petit phénomène américain de l’année dernière (mais avons-nous vraiment changé d’année, hein ?), le premier film de Max Barbakow, écrit par Andy Siara, ne pouvait pas tomber mieux. Ode inquiète à l’immobilisme, comédie flippée sur la zone de confort, film de confinement amoureux, PALM SPRINGS agit sur nous aujourd’hui comme un antidote joyeux, qui pose avec humour et inventivité toutes les bonnes questions. Comme un épisode de LA QUATRIÈME DIMENSION écrit par Phoebe Waller-Bridge ou Jason Segel, rien que ça. Volontairement, on essaie ici de taire le principe du film – pour mieux en apprécier le premier quart d’heure, tout en banalités bizarres qui s’éclairent ensuite. Disons juste qu’il est question d’un duo forcé de cohabiter ensemble, d’un éternel recommencement et de la façon joyeuse ou terrifiante dont on occupe le temps qui passe. Tout ça traité par un principe fantastique malin, hyper concret, qui permet au film d’être à la fois extrêmement drôle et profond. Si on rit autant devant PALM SPRINGS c’est que le film touche forcément à un mélange de nos désirs et de nos angoisses. Une façon d’osciller joyeusement entre l’envie de n’importe quoi, de liberté totale et la terreur de passer à côté de l’essentiel. Par l’odyssée sur place de Nyles (Andy Samberg) et de Sarah (Cristin Milioti), le film réussit le parfait mélange d’excitation et d’inquiétude, d’humour loufoque et de mélancolie profonde. En creusant son concept fantastique dont les multiples possibilités se déploient au fur et à mesure, le scénario révèle aux personnages – et à nous-mêmes – les paradoxes de tout sentiment et la façon de faire la paix avec ça. On ne peut pas tout avoir, ce n’est pas grave, l’essentiel c’est de vouloir ce qu’on a. Pas un film résigné, bien au contraire. Mais un film qui lutte contre le cynisme, ce cool stérile qui prend le monde de haut par crainte de se le prendre en pleine tête. Évidemment Andy Samberg, avec son éternelle allure juvénile et son aura régressive, était taillé pour le rôle. Il se révèle, comme toujours, un orfèvre de désinvolture paniquée et compose un hilarant personnage désabusé puis, et surtout, un formidable héros romantique face à la toujours parfaite et subtile Cristin Milioti. Le temps passé entre ces deux-là les aura fait grandir – et nous avec.

De Max Barbakow. Avec Andy Samberg, Cristin Milioti, J.K. Simmons. États-Unis. 1h30. Le 12 février sur Amazon Prime Video

5EtoilesRouges

 

 

 

 

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