LOCK OUT : chronique

18-04-2012 - 11:03 - Par

La nouvelle production EuropaCorp convoque quelques classiques du cinéma burné. Et reste petite face à ses références.

Pendant que Snow (Guy Pearce) est arrêté et interrogé pour le meurtre d’un agent de la CIA, la prison spatiale de haute sécurité, MS ONE, est le théâtre d’une prise d’otages menée par de gros criminels en pleine mutinerie. Parmi les séquestrés, la fille du Président (Maggie Grace, voir p.24), précieuse monnaie d’échange. Les autorités proposent alors à Snow d’aller la délivrer contre une remise de peine. On nage en terrain connu, puisque le pitch est une constante du cinéma de Luc Besson (ici producteur et à l’origine de l’idée du film). Gros biceps + fille blonde en détresse = action. Mais puisque le mot d’ordre est, dès le départ, la référence, citons- en d’autres émaillant tout le long-métrage. Quelques atavismes de John McLane ou de Snake Plissken pour le héros désabusé de LOCK OUT, un postulat rappelant d’ailleurs dangereusement NEW YORK 1997, une vague imagerie du CINQUIÈME ÉLÉMENT et une scène d’ouverture, à base d’ironie et de bourre-pifs, profondément inspirée par LE DERNIER SAMARITAIN (Snow, Joe Hallenbeck, même combat). Criante, donc, la vocation de ce film de science-fiction à racoler le fan du cinéma d’action à la coule et du marcel moulant. Oui, mais James Mather et Stephen St. Leger, duo dont c’est ici le premier long-métrage, n’ont pas les épaules de Tony Scott ou John Carpenter, pas plus que Guy Pearce – dont on affectionne la discrétion généralement – n’a quoi que ce soit de Bruce Willis, malgré une gouaille et un air fouille- merde relativement convaincants. Dans l’absolu, ce n’est vraiment pas grave… À moins que le scénario, tendance fanboy, ne les pousse de manière bien trop insistante à être un copier-coller de leur modèle. C’est un cahier des charges qui parasite malheureusement tout le film. Difficile alors de se plonger dans l’univers de LOCK OUT. Car non seulement cette nouvelle production EuropaCorp souffre de références qui la dépassent, elle donne surtout l’impression d’en être une humble version série B. Contenue majoritairement dans des décors clos, menée par un récit simpl(ist)e et narrée de manière très compacte, l’histoire sommaire se suit sans déplaisir, mais sans passion, et une poignée d’acteurs aux gueules cassées font même preuve d’une certaine conviction. C’est peu, mais ça fait son petit effet pour ce qui relève moins d’une bonne SF que d’un exercice de style.

De James Mather et Stephen St. Leger. Avec Guy Pearce, Maggie Grace, Peter Stormare. France/États-Unis. 1h38. Sortie le 18 avril

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