WONDER WOMAN : chronique

03-06-2017 - 10:02 - Par

WONDER WOMAN : chronique

La première aventure cinéma en solo de Wonder Woman a mis bien trop de temps à se concrétiser. C’est heureusement une réussite totale.

Élevée sur Themyscira, île paradisiaque abritée du monde des Hommes, Diana rêve de maîtriser l’art du combat de son peuple, les Amazones. Sa mère Hippolyta (Connie Nielsen) s’y oppose alors elle s’entraîne en secret avec sa tante, Antiope (Robin Wright, hyper charismatique). Un jour, un aviateur américain, Steve Trevor (Chris Pine) s’écrase au large. Diana (Gal Gadot) le sauve et apprend qu’une guerre mondiale sévit chez les Hommes. Certaine que le conflit est le fait d’Arès – Dieu némésis des Amazones –, Diana décide de quitter son île pour aider l’Humanité. D’aucuns s’étaient plaint des humeurs sombres et maussades de MAN OF STEEL et BATMAN V SUPERMAN. WONDER WOMAN a beau ne pas tourner le dos à des idées tragiques et complexes – notamment sur le pouvoir mortifère de la croyance –, le film propose un regard plus lumineux et coloré. Porté par une héroïne moralement supérieure, mû par sa bonté et ses ferveurs utopiques, WONDER WOMAN se révèle très respectueux de l’esprit DC et encore plus ouvertement sentimental que ses prédécesseurs. Ici, un peu comme chez les Wachowski, on célèbre l’amour comme moyen de sauver le monde. Si bien qu’à l’image de tous les films DC, mais à sa façon, WONDER WOMAN nécessitera un effort du public, un lâcher prise dans la suspension d’incrédulité. Une fois ce pacte signé et passé les quelques hésitations du film dans ses premières minutes bancales, WONDER WOMAN ravit. L’écriture, soignée, propose un mélange équilibré d’aventures, de fantasy mythologique et de screwball – où l’alchimie entre Gadot et Pine, tous deux fantastiques de naturel et de classe, étincelle. Les vannes sur le sexisme visent juste, sans en faire trop, car WONDER WOMAN, de par sa simple existence, est féministe. Ici, la supériorité de Diana ne choque ni Trevor ni ses amis mais uniquement l’arrière-garde. D’un point de vue visuel, la réalisatrice Patty Jenkins aligne les belles idées de mise en scène – la première révélation de Wonder Woman dans le No Man’s Land, impressionniste, est un modèle –, propose un découpage élégant et lisible, de beaux longs plans en mouvement. Quant au trop-plein de CGI, elle s’en saisit pour en tirer des images iconiques à l’intensité baroque. Sans doute moins ambitieux dans sa structure que BATMAN V SUPERMAN, WONDER WOMAN tire néanmoins parti de ce récit linéaire et classique, qui assure des émotions palpables et bien amenées. « Elle est avec toi ? », demandait Superman à Batman dans BVS. « Je croyais qu’elle était avec toi », lui rétorquait le justicier de Gotham. WONDER WOMAN rappelle que Diana Prince n’a besoin de personne pour briller.

De Patty Jenkins. Avec Gal Gadot, Chris Pine, Saïd Taghmaoui. États-Unis. 2h21. Sortie le 7 juin

4Etoiles

 

 

 

 

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