Toronto 2014 : le palmarès

Dimanche soir ont été dévoilés les films remportant les prix FIPRESCI et du public.

Contrairement aux festivals européens comme Cannes, Berlin ou Venise, celui de Toronto n’a pas de prix emblématique comme la Palme d’Or ou le Lion d’Or. Il n’en demeure pas moins que des récompenses sont décernées chaque année. D’un côté les prix de la critique internationale (FIPRESCI) et de l’autre les divers prix du public.

Du côté du prix du public, sans doute le plus important aux yeux de l’industrie, c’est IMITATION GAME qui l’a emporté, sans surprise. Nous écrivions dans notre critique qu’il s’agissait d’un ‘crowd pleaser’ et il l’a donc prouvé une nouvelle fois en fin de parcours. Evidemment, pour le film de Morten Tyldum consacré au mathématicien Alan Turing, cette victoire est un premier pas de géant dans la course aux Oscars.

En effet, ces dernières années, le vainqueur du prix du public à Toronto a souvent été couronné aux Oscars, d’une manière ou d’une autre, et souvent par l’Oscar du meilleur film : 12 YEARS A SLAVE l’an passé, LE DISCOURS D’UN ROI en 2010 ou encore SLUMDOG MILLIONAIRE en 2008. Parmi les autres lauréats du People’s Choice Award ayant ensuite connu un destin aux Oscars (et ce dans diverses catégories) citons HAPPINESS THERAPY, AMERICAN BEAUTY ou MON NOM EST TSOTSI. Sachant que les Weinstein se chargeront d’IMITATION GAME aux Etats-Unis, on imagine déjà la campagne bulldozer que les frangins, spécialistes en la matière, vont mener… Ce qui devrait assurer au moins à Benedict Cumberbatch une nomination – voire une victoire. Notons que selon le festival de Toronto, les deux dauphins de IMITATION GAME sont LEARNING TO DRIVE d’Isabel Coixet et ST VINCENT de Theodore Melfi.

À la Midnight Madness, section ‘genres’ du festival, c’est le très poilant WHAT WE DO IN THE SHADOWS qui emporte le prix du public. Ce faux documentaire réalisé par Taika Waititi et Jemaine Clement suit quatre vampires vivant en colocation à Wellington, Nouvelle Zélande. Ses deux dauphins au vote sont TUSK de Kevin Smith et BIG GAME de Jalmari Helander. Dans les documentaires, le public a récompensé BEATS OF ANTONOV de Hajooj Kuka.

En ce qui concerne les prix FIPRESCI, c’est TIME OUT OF MIND, le superbe film d’Oren Moverman sur la lente descente aux enfers d’un homme devenu SDF, qui l’emporte dans la section Special Presentations. Mérité. Dans la section Discovery, c’est QU’ALLAH BÉNISSE LA France d’Abd Al Malik qui est couronné.