IP MAN 4 : chronique

22-07-2020 - 15:01 - Par

IP MAN 4 : chronique

Dirigeant une ultime fois Donnie Yen dans le rôle mythique du maître de Bruce Lee, Wilson Yip conclut sa saga martiale de façon spectaculaire et émouvante.

 

Venant à peine d’apprendre qu’il est atteint d’un cancer, le grand maître de wing chun Ip Man se rend de Hong Kong aux États- Unis pour assister au tournoi d’un de ses élèves, un certain Bruce Lee. Profitant de son séjour pour y chercher une bonne école pour son fils, il se retrouve accidentellement impliqué dans un conflit entre les forces militaires locales et une école d’arts martiaux chinoise… Faut-il avoir vu les trois précédents films pour comprendre l’histoire de IP MAN 4 ? Pas forcément. Ce qui est sûr, c’est que ce dernier volet, aussi riche en action que dans ses moments intimistes, a réussi à gommer des défauts et combler certaines frustrations générées par les deux précédentes suites, en donnant notamment une place importante à Bruce Lee dans son histoire. Ce « bonus » fera bien évidemment plaisir aux fans du Petit Dragon, surtout que Danny Chan Kwok-Kwan, qui avait déjà interprété ce rôle dix ans plus tôt dans le désastreux BRUCE LEE : LA MÉMOIRE DU DRAGON, l’incarne ici de façon impeccable. Et bien qu’il ne soit pas au centre du récit, c’est ce personnage qui déclenche les premières tensions au sein de la communauté chinoise de San Francisco, lorsqu’il décide d’enseigner le kung-fu aux étrangers. Thème récurrent de la saga, le racisme y est heureusement abordé de façon beaucoup moins caricaturale que dans IP MAN 2, grâce au coscénariste Dana Fukazawa, qui a tenté d’adapter au mieux les dialogues, très chinois et kung-fu old school, que Wilson Yip souhaitait faire dire aux personnages occidentaux. Un travail qui a porté ses fruits puisque les acteurs s’exprimant en anglais y sont convaincants, notamment Chris Collins, un ancien membre du Corps des Marines des États-Unis ou encore Scott Adkins, acteur et artiste martial anglais qui a réussi à rendre son personnage de sergent xénophobe tout à fait détestable. Et donc un adversaire idéal pour Ip Man. Côté action, le niveau d’excellence des chorégraphies de Yuen Woo-ping (MATRIX, KILL BILL, IP MAN 3) n’a pas baissé d’un cran, bien au contraire, et offre plusieurs moments d’anthologie mémorables. Mais la réussite du film n’est pas uniquement due à ses scènes d’action ou sa magnifique direction artistique (les scènes de Hong Kong et San Francisco ont été tournées à Shanghai et Liverpool). Elle est aussi due à sa partie dramatique, traitée avec finesse par Wilson Yip. Donnie Yen est particulièrement touchant lorsque son personnage se remet en question (figure paternelle pour ses élèves et les gens qu’il défend, Ip Man se rend compte qu’il a rarement été présent pour son propre fils). Il trouve avec Ip Man un de ses plus beaux rôles en tant qu’acteur, si ce n’est le meilleur.

De Wilson Yip. Avec Donnie Yen, Scott Adkins, Danny Chan Kwok-Kwan. Hong Kong. 1h47. Sortie le 22 juillet

4Etoiles

 

 

 

 

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