REBECCA : chronique

22-10-2020 - 19:47 - Par

REBECCA : chronique

Remake du Hitchcock ou nouvelle adaptation de Daphné du Maurier ? Peu importe les coquetteries sémantiques : ce n’est vraiment pas bien.

 

Pas facile de passer après Laurence Olivier car 80 ans n’ont pas fait oublier sa performance-monstre dans REBECCA d’Alfred Hitchcock. Armie Hammer, qui reprend le rôle de Monsieur de Winter, s’en trouve tout paralysé. D’autant qu’il n’est pas aidé par une réduction drastique de son temps d’écran rendant chacune de ses apparitions transparentes. Lily James, elle, aurait pu parfaitement incarner – peut-être plus que Joan Fontaine en son temps – l’épouse juvénile et immature, rabrouée par Mrs Danvers (Kristin Scott Thomas) pour son manque de chien, de poigne et de charisme… Mais le script, là aussi, a effacé l’étrangeté du béguin qu’éprouve ce vieux riche pour cette femme enfant. Envolée aussi la fascination amoureuse de Danvers pour Rebecca, l’ancienne maîtresse des lieux, tragiquement disparue. Alors que chez Hitchcock, son fantôme planait au-dessus du film jusqu’à en écraser les vivants, ici, l’au-delà n’existe pas, les souvenirs sont insipides, le vide qu’a laissé derrière elle la flamboyante Rebecca est un néant rempli de tous les écueils d’un remake. Enfin, balayée la cruauté du mépris de classe car définitivement ce REBECCA 2020, qui a perdu tous les charmes du « female gothic », n’a vraiment rien à dire. Et ce n’est pas cette fin au féminisme maladroit qui nous fera adhérer à cette version. Sous les couleurs luxuriantes et les décors tape-à-l’œil, c’est fade et terriblement plat.

De Ben Wheatley. Avec Lily James, Armie Hammer, Kristin Scott Thomas. États-Unis. 2h02. Sur Netflix

 

Note : 1 sur 5

 

 

 

 

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.