THE SOUL : chronique

26-04-2021 - 16:53 - Par

THE SOUL : chronique

Avec son quatrième long-métrage, le cinéaste taïwanais Cheng Wei-Hao s’aventure sur les traces de David Fincher et Steven Spielberg.

 

S’il existait un championnat du plus grand nombre de twists possibles en deux heures de film, THE SOUL pourrait largement concourir à la première place. Et pourtant Cheng Wei-Hao, son réalisateur, évite avec une grâce de trapéziste, toute forme de saturation. Avec ce quatrième film au croisement de la SF, du polar, du drame et de l’ésotérisme, le cinéaste taïwanais met en scène un procureur, atteint d’un cancer bien avancé, et sa femme flic enceinte, en pleine enquête sur le meurtre d’un richissime homme d’affaires et directeur de la tentaculaire Wang Corporation. Mais ce qui devait être une banale investigation tourne au Cluedo à tiroirs où se mêlent amour du pouvoir et pouvoir de l’amour. Difficile d’éviter la formule mi-guimauve mi-sibylline si l’on ne veut pas trop en dévoiler sur ce thriller au rythme soutenu, adepte du grand huit émotionnel qu’est THE SOUL. Si l’ambiance désespérée et légèrement futuriste ainsi que la beauté d’un Taipei crépusculaire renvoient aux noms de David Fincher et Steven Spielberg, période MINORITY REPORT, les ombres d’un Bong Joon Ho et d’un Mark Romanek pèsent sur la façon dont Cheng Wei-Hao caractérise et anime ses personnages, sans que jamais le cinéaste ne s’efface sous le poids de ses illustres aînés. Adaptation du roman de Jiang Bo, « Transfert Soul », THE SOUL est un tour de force plaçant le jeune réalisateur taïwanais sur la carte des cinéastes à suivre.

De Cheng Wei-Hao. Avec Chang Chen, Janine Chun-Ning Chang, Christopher Ming-Shun Lee. Taïwan. 2h05. Sur Netflix

4Etoiles

 

 

 

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