LE DISCIPLE : chronique

30-04-2021 - 09:48 - Par

LE DISCIPLE : chronique

Prix du scénario à la dernière MOSTRA de Venise, LE DISCIPLE bouscule par un récit âpre, sublimé par la musique classique indienne.

 

Pour chanter à la perfection un râga, entité mélodique de la musique classique indienne, il faut atteindre une certaine vérité. Vérité des sentiments que l’on chante, mais aussi de soi. C’est ce dernier chemin, tortueux, souvent désagréable, qu’explore le cinéaste indien Chaitanya Tamhane, sept ans après avoir déjà placé la musique au cœur de son premier film COURT. Dans LE DISCIPLE, il suit sur une vingtaine d’années Sharad Nerulkar, un jeune homme qui consacre sa vie à devenir un maître de la musique hindoustanie. Passionné par cette tradition musicale un peu passée de mode dans un monde qui va sûrement un peu trop vite pour lui, Sharad en oublie peut-être la question fondamentale de savoir si cette voie est faite pour lui. Dans sa quête d’absolu, jamais ne lui vient l’idée de se demander s’il a le talent nécessaire pour y parvenir. Dans une ambiance hypnotisante, au son magique de la sitar, des cours de musique d’une gourou mystérieuse et avec un grand sens de la lumière qui met en valeur la ville de Bombay, LE DISCIPLE nous entraîne dans un récit, souvent cruel, sur la place que l’on doit trouver pour soi. Au mantra américain qui veut que si l’on croit très fort dans ses rêves, on peut les réaliser, le film de Chaitanya Tamhane oppose un principe de réalité bien moins séduisant mais peut-être plus salvateur, qui devient une ode aux passeurs. Dur est le constat mais d’autant plus beau sera le râga.

De Chaitanya Tamhane. Avec Aditya Modak, Sumitra Bhave, Arun Dravid. Inde. 2h08. Sur Netflix

4Etoiles

 

 

 

 

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