UN HOMME EN COLÈRE : chronique

15-06-2021 - 17:43 - Par

UN HOMME EN COLÈRE : chronique

Pour ce remake du CONVOYEUR, Guy Ritchie laisse sa personnalité au vestiaire et signe un banal Statham movie.

 

« Trois mois plus tard ». « Cinq mois avant ». « Trois semaines plus tard ». En une poignée de minutes, voilà les sauts dans le temps qu’inflige UN HOMME EN COLÈRE, signe d’une écriture erratique qui prétend chercher la complexité mais bute finalement sur sa paresse. Car Guy Ritchie, depuis les échecs de ses excellents AGENTS TRÈS SPÉCIAUX et LE ROI ARTHUR, puis le triomphe d’ALADDIN, semble avoir capitulé. THE GENTLEMEN se vautrait dans une auto-parodie de vieil aigri, UN HOMME EN COLÈRE abandonne, lui, toute velléité de singularité au point de n’avoir presque rien d’un film du cinéaste. L’idée de voir Ritchie se fondre dans le monolithisme rituel du Statham movie était pourtant réjouissante a priori. Le film démarre même brillamment avec un braquage de fourgon à l’unique point de vue et plus largement une première demi-heure assez amusante, bien qu’en pilote automatique et très loin des capacités du réalisateur. Puis le récit s’embourbe et passe davantage son temps à expliquer qu’à raconter, comme s’il n’était qu’une longue bande-annonce reliant artificiellement des scènes avec une musique de fond omniprésente. Ritchie tente bien un « effet Rashomon », mais qui bégaie plus qu’il n’enrichit. Le cinéaste oublie de faire quoi que ce soit de ses personnages, de dire quoi que ce soit à travers eux. Reste Statham qui, toujours aussi impérial de charisme, mériterait une bien meilleure carrière. 

De Guy Ritchie. Avec Jason Statham, Holt McCallany, Scott Eastwood. États-Unis / Royaume Uni. 1h59. En salles le 16 juin

2Etoiles

 

 

 

 

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