Cannes 2012 : Le palmarès
27-05-2012 - 18:18 -
Et qui vient de rentrer dans le club des cinéastes doublement palmés ?
Michael Haneke rentre ce soir dans l’histoire du Festival de Cannes, en remportant sa deuxième Palme d’Or pour AMOUR, trois ans après LE RUBAN BLANC. Le club des cinéastes doublement palmés comprenait jusqu’alors Francis Coppola, Shohei Imamura, Bille August, les Dardenne, et Emir Kusturica. Si nous n’avons guère apprécié le film pour des raisons subjectives – au-delà de certaines qualités évidentes de la chose –, AMOUR a durant la quinzaine souvent été cité parmi les favoris de la presse, aussi bien celle française que celle internationale. Nanni Moretti n’a donc pas pris les festivaliers trop à rebours. Au moins sur la Palme. Car en remettant le Grand Prix à son compatriote Matteo Garrone pour REALITY il surprend, car le nouvel essai du réal’ de GOMORRA n’a pas convaincu grand-monde sur la Croisette. Hormis peut-être pour quelques fulgurances formelles. Mais pire : en offrant le Prix de la Mise en Scène à Carlos Reygadas pour POST TENEBRAS LUX, il prime là le film le plus contestée de la sélection. Une œuvre expérimentale qui a été laminée par les journalistes, ce que rappelle Reygadas sur scène en remerciant « la presse, qui a dit de si jolies choses sur [lui] depuis trois jours ». Ambiance. Par ailleurs, Cristian Mungiu, s’il ne remporte pas la Palme comme il y a cinq ans, voit son AU-DELÀ DES COLLINES / BEYOND THE HILLS primé par deux fois. Une première fois pour le scénario, et une seconde pour l’interprétation féminine (Cristina Flutur et Cosmina Stratan). Ce qui est loin de nous déplaire, puisque nous avons plutôt aimé le film, et avions fait de ses actrices nos favorites. Mais en dépit des prix principaux, nous avons aussi de quoi nous réjouir totalement : Mads Mikkelsen, intense et immense dans le très réussi – et pourtant bizarrement contesté par la presse –, THE HUNT de Thomas Vinterberg, reçoit le Prix d’Interprétation masculine. Nous sommes aussi ravis de revoir Ken Loach sur scène, car même si LA PART DES ANGES reste un film mineur, cette comédie sociale a le mérite d’avoir apporté au festival générosité et simplicité. Surtout, nous qui aurions voulu voir LES BÊTES DU SUD SAUVAGE de Benh Zeitlin remporter le prix Un Certain Regard, sommes extatiques de le voir gagner la Caméra d’Or. Mais on vous reparlera très rapidement de ce petit bijou américain, déjà primé à Sundance. Une grande partie de la presse française (et en partie internationale), reprochera sans doute à Moretti d’avoir oublié HOLY MOTORS de Leos Carax, mais pour nous, la seule vraie grosse déception, c’est l’absence totale de DANS LA BRUME de Sergei Loznitsa et surtout de MUD. Selon nous, ce dernier méritait la Palme et/ou un prix d’interprétation, et qui se voit totalement ignoré par le jury. Alors même que samedi, la presse l’avait reçu avec immense enthousiasme, en en faisant un favori de dernière minute. Jeff Nichols n’ayant que 33 ans, il aura sans aucun doute de multiples occasions de se rattraper. Ce qui ne nous console pas pour autant. Ci-dessous le palmarès complet : Palme d’Or Grand Prix Prix d’Interprétation Féminine Prix d’Interprétation Masculine Prix de la Mise en Scène Prix du Scénario Prix du Jury Caméra d’Or Palme d’Or du Court-métrage |
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