BALLE PERDUE : chronique

19-06-2020 - 10:19 - Par

BALLE PERDUE : chronique

Le cinéma d’action hexagonal n’a pas droit de cité sur le grand écran ? Qu’à cela ne tienne, Guillaume Pierret et Alban Lenoir partent à l’abordage du petit.

 

L’action fut par le passé partie intégrante de l’ADN d’un certain cinéma populaire de qualité – citons ne serait-ce que les succès de Jean-Paul Belmondo, dans lesquels il effectuait lui-même ses cascades. Mais l’actioner semble devoir végéter désormais dans les limbes de l’industrie hexagonale, peinant à trouver des budgets et des salles. Et ce, en dépit d’un savoir-faire et de la volonté très nette de certains artistes de s’y frotter. Parmi eux, le réalisateur Guillaume Pierret, qui a aligné les courts-métrages très impressionnants en la matière, et l’acteur Alban Lenoir, héritier hybride de Bébel et de Bruce Willis circa LE DERNIER SAMARITAIN qui, de genre en genre, aime se confronter à la dimension la plus physique du jeu – de T.A.N.K. à L’INTERVENTION en passant par ANTIGANG. Alors que faire ? Se tourner vers les nouvelles plateformes. Quelques semaines après le très convaincant LA TERRE ET LE SANG de Julien Leclercq, Netflix donne cette fois les clés à Lenoir et Pierret pour BALLE PERDUE. Lino (Alban Lenoir), mécanicien de génie, aide son frère d’adoption (Rod Paradot) à régler ses dettes en attaquant une bijouterie à la voiture bélier. Emprisonné, il est alors contacté par Charas (Ramzy Bedia), patron d’une brigade spécialisée dans la traque des go fast. S’il l’aide à customiser ses voitures, sa peine sera réduite. Un jour tout dérape et Lino doit fuir… Dans son envie d’une intrigue en ligne claire et linéaire – on suit un homme traqué –, l’écriture de BALLE PERDUE se révèle convaincante. Les personnages, tout en tirant vers certains archétypes du genre, ont tout de même de la chair, tous mus par des enjeux exposés clairement. Lino et Charas sont même immédiatement incarnés à l’écran, sans doute grâce au capital sympathie et au jeu impeccable de Lenoir et Bedia. Sans doute aussi parce que BALLE PERDUE dispose de dialogues très soignés, à la fois écrits et naturels, qui ne tombent jamais dans la punchline de trop ou le cool de façade. Carré, BALLE PERDUE l’est même dans certaines de ses saillies légèrement cartoon, stigmates de son désir débordant de spectacle. On se laisse donc très facilement porter par la grande efficacité de l’entreprise, entre bonnes idées – le pare-choc customisé de Lino ! –, combats bruts mais lisibles, poursuites énergiques et suspense maîtrisé du climax. Du divertissement généreux et appliqué comme on aimerait en voir plus souvent.

De Guillaume Pierret. Avec Alban Lenoir, Ramzy Bedia, Nicolas Duvauchelle, Stéfi Celma. France. 1h32. Sur Netflix

4Etoiles

 

 

 

 

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.