THE VIGIL : chronique

28-07-2020 - 13:04 - Par

THE VIGIL : chronique

Du propos, de l’effroi et de la mise en scène : Keith Thomas signe un premier film prometteur.

 

Yakov a récemment quitté sa communauté juive orthodoxe et se détourne de sa foi. Mais pour payer ses factures, il accepte de faire le ‘shomer’ : il va prier et veiller la dépouille d’un vieil homme pour protéger son âme avant son enterrement. En s’intéressant à cette figure peu connue du ‘shomer’, THE VIGIL marque déjà des points puisqu’il propose de découvrir un univers, avec ses codes, ses croyances et ses peurs. Le réalisateur Keith Thomas va plus loin, toutefois : son premier film n’est pas un drame naturaliste mais horrifique. THE VIGIL s’accroche au point de vue de Yakov : ces bruits qu’il entend, ces visions, ces mouvements qu’il décèle dans l’ombre, sont-ils dus à ce trauma récent qui le hante ? Ou à de véritables phénomènes surnaturels ? Réflexion sur le passé, le folklore et la religion, THE VIGIL installe un climat de peur par son humanité et la manière dont le commentaire sociopolitique s’invite subtilement dans la dramaturgie – en abandonnant les codes vestimentaires hassidiques, Yakov se protège de la haine ordinaire et de l’antisémitisme, idée très forte. Le récit n’évite pas certains passages obligés et autres effets classiques, voire quelques baisses de rythme, mais la mise en scène soignée, entre minimalisme visuel et maximalisme sonore, ainsi qu’une poignée d’excellents moments d’effroi, suffisent à ce que THE VIGIL impose efficacement son regard et sa personnalité.

De Keith Thomas. Avec Dave Davis, Lynn Cohen, Menashe Lustig. États-Unis. 1h30. Sortie le 29 juillet

3Etoiles

 

 

 

 

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