THE CROSSING : chronique

11-08-2020 - 08:53 - Par

THE CROSSING : chronique

Le joli récit d’apprentissage d’une jeune fille coincée entre la Chine continentale et les lumières de Hong Kong.

 

THE CROSSING est le premier long-métrage de la réalisatrice chinoise Bai Xue et dénote déjà d’une ambition précise : combiner des histoires spécifiques et un storytelling à l’efficacité toute occidentale, comme si ce portrait de jeune fille avait été inspiré des Dardenne et de Debra Granik. Peipei a 16 ans et son besoin impérieux d’argent, pour financer un voyage au Japon avec sa copine Jo, va la pousser à devenir la mule d’un réseau de trafiquants, dont fait partie le petit ami de Jo. Du jour au lendemain, cette lycéenne qui habite en Chine continentale mais étudie à Hong Kong va faire passer la douane, en douce, à ces portables flambant neufs dont raffolent les Chinois. Du rapport conflictuel avec sa mère, joueuse invétérée, à l’amour naissant pour Hao, en passant par les pièges tendus par le patriarcat, Peipei s’émancipe sous nos yeux, irrésistiblement attirée par les richesses hongkongaises et les sirènes de la consommation, alors que le film dresse en même temps un constat social, la caméra rivée sur un poste frontière. Riche et pourtant peu original dans le dispositif narratif, THE CROSSING charme surtout par le charisme de sa jeune actrice Huang Yao et un sens du cadrage admirable – notamment dans l’utilisation des reflets et de la profondeur de champs. Cette bête de festival (Toronto, Berlin) reste mineure tout en étant l’évidente naissance d’une cinéaste à suivre.

De Bai Xue. Avec Huang Yao, Sunny Sun, Carmen Soup. Chine. 1h39. Sortie le 12 août

3Etoiles

 

 


 

 

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.