THE EMPTY MAN : chronique

26-04-2021 - 16:58 - Par

THE EMPTY MAN : chronique

L’excellent James Badge Dale ne tient pas souvent les premiers rôles. Profitons-en.

 

Un film maudit est-il forcément mauvais ? Tourné il y a quatre ans, assassiné par les projections-tests puis sorti aux États-Unis en pleine pandémie, THE EMPTY MAN débarque chez nous sur Disney+. Pourquoi une telle frilosité ? Parce qu’avec son premier film, David Prior (réalisateur de making-of célèbres et protégé de David Fincher) ne coche aucune case. Il prend son temps – la séquence introductive dure 20 minutes – pour installer son histoire d’entité mystico-maléfique, de communauté sectaire et d’ancien flic enquêtant sur la disparition de la fille de sa voisine. Il établit ainsi patiemment son ambiance poisseuse, proche du cinéma malaisant de Bernard Rose. Sa mise en scène, elle, préfère aux jumpscares un jeu habile sur la profondeur de champ, et propose une poignée d’images puissamment évocatrices. Laissant la peur infuser, notamment grâce à un travail sonore très réussi, Prior propose même quelques moments franchement dérangeants – la longue séquence dans les bois, ses vieilles vidéos ésotériques et son rituel nocturne. Tout ça manque certes de liant et pour cause : Prior n’a jamais pu finaliser son montage. L’intrigue dérape même dans la circonvolution pour aboutir à un léger sentiment de ‘tout ça pour ça’. Reste que l’expérience, singulière, bardée d’intentions et d’un vrai talent d’exécution, s’imprime durablement en tête. Bientôt culte ? Probablement.

De David Prior. Avec James Badge Dale, Marin Ireland, Sasha Frolova. États-Unis. 2h17. Sur Disney+

3Etoiles

 

 

 

 

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