MILLA : chronique

27-07-2021 - 10:02 - Par

MILLA : chronique

Une jeune femme malade tombe amoureuse d’un bad boy. Pour son premier film, Shannon Murphy impressionne.

 

La maladie au cinéma, d’autant plus quand elle touche les plus jeunes, c’est le risque du pathos, du tire-larmes, voire de la leçon de vie entre morale et slogans Instagram. MILLA ne saurait être plus éloigné de ces écueils. Avec son premier long, Shannon Murphy effectue un incroyable numéro d’équilibriste où chacun de ses choix apparaît maîtrisé et semble viser juste. Sans présentation, elle projette le spectateur dans le cœur du quotidien de Milla et de sa famille, nous confrontant sans ambages à leurs excentricités. Là se joue une comédie du décalage, au ton curieux car lunatique, porté par une mise en scène libre et en mouvement, qui n’engonce jamais Milla dans sa condition mais l’élève en esprit flamboyant. Insufflant une certaine artificialité à sa première partie, fuyant les dramaturgies trop fonctionnelles pour préférer celles plus diffuses et étranges, Murphy flirte avec la pose sans y sombrer et laisse la caméra, les personnages et le public saisir Milla dans toute sa puissance et ses doutes – avec en alliée Eliza Scanlen, actrice incroyable. Peu à peu, à force de petites folies et de jolies idées (une soirée en ville toute en projections et jeux de lumière sur les visages), elle mène MILLA vers quelque chose de plus simple, voire de plus traditionnel. Tout à coup, la singularité du film se transforme en universalité et les émotions, construites et méritées, emportent tout. 

De Shannon Murphy. Avec Eliza Scanlen, Toby Wallace, Ben Mendelsohn. Australie. 1h58. En salles le 28 juillet

4Etoiles

 

 

 

 

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