LA LOI DE TÉHÉRAN : chronique

27-07-2021 - 10:00 - Par

LA LOI DE TÉHÉRAN : chronique

Avec son deuxième long-métrage, Saeed Roustayi obtient toute notre attention.

 

Avec LA LOI DE TÉHÉRAN, Saeed Roustayi opère un magistral tour de passe-passe. Comme tout bon prestidigitateur, il envoûte le spectateur avec de grands gestes pour mieux le blouser ensuite. Dès les premières secondes, il établit un récit ultra-nerveux à la THE SHIELD, avec au programme descente de flics, course-poursuite, images ahurissantes d’un bidonville de fumeurs de crack, interrogatoires musclés et bâtit, sans pause ni respiration, une enquête haletante. LA LOI DE TÉHÉRAN chercherait-il à s’inscrire en réaction avec le cinéma iranien – du moins avec ce que l’on croit en savoir ? C’est là que Roustayi nous pigeonne : avec ses trois premiers quarts d’heure en forme de parangon d’efficacité, il déjoue les clichés et les attentes pour nous mener au final à tout autre chose. Peu à peu, le polar se transforme en chronique sociale et en étude de personnage. L’urgence laisse la place à l’inertie étouffante. Le point de vue évolue aussi, délaissant celui de Samad le flic (Payman Maadi) pour celui de Naser le trafiquant (Navid Mohammadzadeh). Tout l’intérêt du film est d’ailleurs là au final, dans ce personnage de criminel tour à tour pathétique, flamboyant, veule, puissant, trahi, aimant et qui défie le déterminisme. La charge tragique qu’il porte élève LA LOI DE TÉHÉRAN au-delà de ses promesses de polar bien troussé et fait de lui l’un des plus beaux et mémorables personnages du genre.

De Saeed Roustayi. Avec Navid Mohammadzadeh, Payman Maadi, Parinaz Izadyar. Iran. 2h10. En salles le 28 juillet

4Etoiles

 

 

 

 

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