S.O.S FANTÔMES – L’HÉRITAGE : chronique

30-11-2021 - 16:50 - Par

S.O.S FANTÔMES - L’HÉRITAGE : chronique

En se saisissant de manière méta de son héritage familial, Jason Reitman convoque un certain esprit 80’s, sans le singer artificiellement.

 

D’aucuns auront eu beau tenter de réduire LE RÉVEIL DE LA FORCE à un paresseux remake d’UN NOUVEL ESPOIR, on ne finit pas de ressentir les échos de cette expérimentation méta de J.J. Abrams qui, avec brio, figurait un passage de relais entre générations – à l’écran, derrière la caméra et au sein du public. S.O.S FAN- TÔMES, cinq ans après un reboot féminin injustement boudé alors qu’il testait quelques belles choses, se paie le même genre de résurrection post-moderne que STAR WARS. À la différence qu’ici, la transmission revêt un sens supplémentaire puisque ce nouvel épisode est coécrit et dirigé par Jason Reitman, fils d’Ivan Reitman, réalisateur des deux premiers S.O.S FANTÔMES en 1984 et 1989. À la mort d’un patriarche qu’ils n’ont pas connu, une mère (Carrie Coon) et ses deux enfants (McKenna Grace et Finn Wolfhard) héritent de sa vieille maison, en pleine campagne du middlewest. Phoebe, 12 ans, portée sur les sciences, va être témoin de bien étranges phénomènes tandis que Trevor, son frangin de 16 ans, trouve dans le garage un vieux corbillard blanc… S.O.S FANTÔMES : L’HÉRITAGE séduit tout d’abord par sa patience. Fait de plus en plus rare dans les blockbusters hollywoodiens actuels, le scénario construit le récit avec un authentique premier acte qui, après une scène d’ouverture exaltante et mystérieuse, ralentit la cadence et prend le temps d’installer ses personnages, leur personnalité et les enjeux émotionnels de l’histoire, mais aussi d’affirmer sa différence. Car L’HÉRITAGE, au départ, ne bégaie pas la formule de ses aînés : son décor, rural, est à mille lieues du Manhattan des autres films. De même, ses protagonistes n’ont plus grand-chose à voir avec les néo-entrepreneurs rigolos DIY qu’étaient Venkman, Stantz, Zeddemore et Spengler. Finalement plus proche d’AMERICAN GRAFFITI avec son diner 50’s de petite ville, sa bande-son gorgée de morceaux soul vintage et ses adolescents en quête d’identité et d’avenir, L’HÉRITAGE déploie tranquillement son charme – en cela bien aidé par la prestation de McKenna Grace, définitivement une actrice formidable. Il est alors d’autant plus regrettable que le dernier tiers balaie une partie de ces intentions en décalquant trop délibérément l’opus originel puis en succombant aux sirènes des désormais sacro-saintes mais irritantes scènes post-générique, d’une grande platitude. Reste qu’entre spectacle décomplexé et thématiques intéressantes traitées avec soin, S.O.S FANTÔMES : L’HÉRITAGE surfe plutôt habilement entre légèreté et gravité, jusqu’à rendre un bouleversant hommage à Harold Ramis, interprète d’Egon Spengler et coauteur de la franchise, mort en 2014. Cette émotion-là, vibrante et sincère, prime absolument sur tout le reste.

De Jason Reitman. Avec McKenna Grace, Finn Wolfhard, Carrie Coon. États-Unis. 2h04. En salles le 1er décembre

3Etoiles

 

 

 

 

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