MY NAME IS GULPILIL : chronique

31-08-2022 - 14:26 - Par

MY NAME IS GULPILIL : chronique

Dernières images face caméra de David Gulpilil, acteur aborigène décédé en novembre 2021.

 

C’est un voyage entre la vie et la mort de David Gulpilil que propose la réalisatrice australienne Molly Reynolds, dans ce recueil de souvenirs, de paroles et de pensées partagés par l’acteur en personne. Se sachant gravement malade, il veut « montrer son visage pour qu’on s’en souvienne », raconter son extraordinaire destin, avec fierté mais sans prétention. Repéré par Nicolas Roeg en 1971 à l’occasion de WALKABOUT, celui qui était à l’époque un jeune adolescent va bouleverser les préjugés, dans ce pays colonisé et construit par ceux qui ont fait tant de mal à son peuple. De LA DERNIÈRE VAGUE de Peter Weir à THE PROPOSITION de John Hillcoat, en passant par l’éminemment politique CHARLIE’S COUNTRY (pour lequel il fut récompensé au Certain Regard à Cannes d’un prix d’interprétation), il retrace une carrière qui l’a fait voyager en France, en Angleterre, aux États-Unis, qui l’a amené à rencontrer Bob Marley, Bruce Lee et même à partager l’affiche avec Dennis Hopper (dans MAD DOG MORGAN), compagnon de beuverie et de défonce. Face à une mort certaine, Gulpilil joue carte sur table, évoque les violences, les démons, « la ganja, le tabac et l’alcool » qui sont probablement la source de ce cancer des poumons qui le ronge. Le film devient plus personnel encore quand il évoque ses futures funérailles, sa solitude d’être loin de ses enfants. Un film testamentaire à la spiritualité dévastatrice. 

De Molly Reynolds. Documentaire. Australie. 1h42. En salles le 31 août

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