CARMEN : chronique

14-06-2023 - 09:31 - Par

CARMEN : chronique

Célèbre danseur et chorégraphe, Benjamin Millepied réalise son premier long-métrage qui impose nécessairement un lâcher-prise.

 

En replaçant le récit de « Carmen », l’opéra de Bizet dont il s’inspire très librement, dans la Californie désertique et le Los Angeles mal famé, Benjamin Millepied fait un film foncièrement américain en ce qu’il mélange des cultures et des sons. Au carrefour du flamenco, des danses urbaines et de la tradition du cabaret, CARMEN jouit d’être la terre d’accueil d’une actrice mexicaine sublime (Melissa Barrera, déjà formidable dans D’OÙ L’ON VIENT écrit par Lin- Manuel Miranda), d’un comédien irlandais intense (Paul Mescal, plus sensuel tu meurs) et d’une légende espagnole (Rossy de Palma). Le réalisateur français orchestre la fuite d’une immigrée clandestine et d’un garde-frontière recherché pour meurtre, leur passion dévastatrice, l’impasse qu’est l’Amérique pour l’un, la terre des opportunités qu’elle représente pour l’autre. Comédie musicale aux scènes dansées en majesté, ce premier long-métrage étonne par la maîtrise totale des captations et de la mise en scène. Tourné en Australie, CARMEN brille des lumières naturelles rasantes ou des néons phosphorescents, comme un fantasme de cinéma. Tout est entier, sans réserve et sans limite dans ce film qui oui, c’est vrai, est parfois d’une naïveté confondante. Mais, à qui ouvre ses yeux et son cœur, Carmen promet pourtant une expérience artistique époustouflante, si loin, si proche de certains films de Baz Luhrmann, les excès ébouriffants en moins.

De Benjamin Millepied. Avec Melissa Barrera, Paul Mescal, Rossy de Palma. France / Australie. 1h56. En salles le 14 juin

Note : 4

 

 

 

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