MAESTRO : chronique

19-12-2023 - 13:48 - Par

MAESTRO : chronique

Après le magistral A STAR IS BORN, MAESTRO, grimaçant et superficiel, déçoit et agace.

 

Ce qu’on attend d’un biopic de Leonard Bernstein, d’autant plus quand il est produit par Martin Scorsese et Steven Spielberg, c’est un film qui expose autant les tourments de la vie privée que les coups d’éclat de la vie professionnelle. Ce que propose Bradley Cooper dans MAESTRO, c’est le portrait d’un homme qui aimait sa femme et la trompait avec des hommes. D’où lui venait son génie, de quoi s’est nourrie sa mythique partition pour WEST SIDE STORY, tout ce pourquoi Leonard Bernstein est devenu l’un des plus grands compositeurs modernes : à la trappe. En campagne pour les Oscars, Bradley Cooper répète à l’envi qu’il a travaillé six ans pour conduire un orchestre – au final, six minutes en plan séquence, à but cosmétique, dont la mise en scène est si surlignée qu’on ne s’intéresse qu’à elle. Le film est à l’avenant : chaque mouvement de caméra, chaque scène est le fruit d’un cinéma performatif dont on voit toutes les coutures, toute l’intellectualisation. À l’image d’une Carey Mulligan qui, du timbre de la voix au phrasé, ne parvient jamais à cacher le travail et la méthode ; ou de Bradley Cooper, toutes prothèses protubérantes dehors et grimaçant. Terrible de constater que ce MAESTRO, bal monstrueux et d’un vide abyssal, n’arrive jamais à la cheville de A STAR IS BORN, qui parvenait à raconter, lui, comment un homme cabossé par la célébrité voyait son génie inspiré par la femme de sa vie.

De Bradley Cooper. Avec Bradley Cooper, Carey Mulligan, Maya Hawke. États-Unis. 2h09. Sur Netflix le 20 décembre

Note : 2

 

 

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