REBEL MOON : PARTIE 1 – ENFANT DU FEU : chronique

Alors qu’il lance une nouvelle franchise – la suite arrive en avril –, Zack Snyder manque bizarrement d’allant et de conviction.

Que son style agace ou fascine, Zack Snyder a l’avantage d’en avoir un. La déconvenue qu’est ce REBEL MOON n’en est ainsi que plus amère, tant il apparaît vidé de l’identité ‘snyderienne’, comme si de sages élèves avaient tenté de la cloner en laboratoire. Reprenant à son compte le postulat des SEPT SAMOURAÏS dans un contexte spatial (le projet fut un temps estampillé STAR WARS), REBEL MOON met en scène une jeune femme qui, pour sauver son village d’un empire autoritaire, part en quête de guerriers. REBEL MOON a pour lui son brio technique (aucun VFX ou fond vert raté), minimum syndical pour Snyder, et de faire de Sofia Boutella une grande héroïne tragique. Pour le reste, il aligne un méchant raté (la prestation premier degré d’Ed Skrein n’aide pas), sous-exploite ses meilleurs personnages (Djimon Hounsou, Doona Bae) et, plus handicapant, apparaît incapable de s’approprier ses références (STAR WARS, MATRIX, BLADE RUNNER, GLADIATOR…) qu’il cite grossièrement ou bêtement. Mais le plus regrettable reste son manque de maestria : le ton sentencieux de Snyder, qui avait trouvé un canevas idéal chez les Dieux DC, se fait ici rigide, incapable de souffle ou d’élan. Même ses ralentis signature, exécutés sans conviction, peinent à flirter avec sa virtuosité habituelle. Si bien que, à mille lieues du jouisseur et jouissif ARMY OF THE DEAD, REBEL MOON dégage la triste sensation que même Zack Snyder s’ennuie.

De Zack Snyder. Avec Sofia Boutella, Ed Skrein, Charlie Hunnam. États-Unis. 2h13. Sur Netflix le 22 décembre

Note : 2