Cannes 2015 : le palmarès

24-05-2015 - 19:07 - Par

Les frères Coen et leurs jurés ont rendu leur verdict. Qui figure donc au palmarès du 68e Festival de Cannes ? La réponse par ici.

Chaque année, le palmarès du Festival de Cannes réserve son lot de surprises. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que celui de l’édition 2015 est l’un des plus étonnants qui soit avec le triple triomphe de la France – Palme d’Or, Acteur, Actrice. Personne ne s’attendait en effet à voir Jacques Audiard remporter la Palme d’Or pour DHEEPAN. D’autant que, extrêmement problématique dans sa fin plus qu’ambiguë, il est loin d’être le meilleur film du cinéaste – un motif récurrent apparemment après le triomphe l’an passé de Nuri Bilge Ceylan pour WINTER SLEEP. Audiard avait gagné le Prix du Scénario en 1996 pour UN HÉROS TRÈS DISCRET et le Grand Prix en 2009 pour UN PROPHÈTE.

Cette Palme en demi teinte reflète en tout cas un Festival 2015 qui l’était lui aussi. La sélection, pourtant très enthousiasmante sur le papier, s’est révélée globalement assez décevante et en retrait. Le palmarès est donc au diapason avec un Grand Prix attendu pour LE FILS DE SAUL, un Prix de la Mise en scène pour Hou Hsiao Hsien et THE ASSASSIN – sans doute l’une des plus grosses déceptions de cette année –, un Prix du jury pour THE LOBSTER et un Prix du scénario pour CHRONIC de Michel Franco – alors que son script aligne sans aucun doute l’une des fins les plus idiotes possible. Où sont les très beaux YOUTH de Paolo Sorrentino, NOTRE PETITE SŒUR de Hirokazu Kore-eda et SICARIO de Denis Villeneuve ? Voire MACBETH de Justin Kurzel et sa proposition de cinéma baroque et jusqu’au-boutiste ?

Du côté des interprètes féminines, le jury a également frappé en dehors des clous, préférant Rooney Mara à sa collègue Cate Blanchett pour CAROL et lui adjoignant une ex æquo en la personne de Emmanuelle Bercot pour MON ROI, de Maïwenn. Bercot a salué « l’anticonformisme » de sa cinéaste, qui « a choisi une inconnue de 46 ans pour être son actrice ».

En revanche, l’un des plus beaux moments de cette cérémonie aura été le discours de Vincent Lindon. Non seulement il méritait amplement son Prix d’interprétation masculine pour LA LOI DU MARCHÉ, mais le jury des Coen aura réparé une erreur assez folle : Lindon, l’un des meilleurs acteurs français contemporains si ce n’est le meilleur, n’avait jamais reçu le moindre prix majeur de sa vie (en dehors du Prix Jean Gabin en 1989). Emporté par l’émotion, il a embrassé tout le jury et salué Thierry Frémaux et Pierre Lescure pour « l’acte politique » que représentait de sélectionner un film comme LA LOI DU MARCHÉ qui célèbre « des citoyens laissés pour compte ». Son discours et celui d’Agnès Varda (Palme d’Or d’honneur) auront illuminé cette cérémonie et conclu cette 68e édition en beauté.

Ci-dessous le palmarès complet

Palme d’Or
DHEEPAN de Jacques Audiard

Grand Prix
LE FILS DE SAUL de Laszlo Nemes

Prix de la Mise en scène
Hou Hsiao Hsien pour THE ASSASSIN

Prix d’interprétation masculine
Vincent Lindon pour LA LOI DU MARCHÉ

Prix du Jury
THE LOBSTER de Yorgos Lanthimos

Prix d’interprétation féminine ex aequo
Rooney Mara pour CAROL
Emmanuelle Bercot pour MON ROI

Prix du scénario
Michel Franco pour CHRONIC

Caméra d’Or
LA TIERRA Y LA SOMBRA de César Augusto Acevedo

Palme d’or du court-métrage
WAVES’ 98 de Ely Dagher

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