SYLVIE’S LOVE : chronique

23-12-2020 - 17:50 - Par

SYLVIE’S LOVE : chronique

Un vrai film romantique, élégant et chaleureux, qui tente de réparer une blessure profonde chez les artistes afro-américains.

 

Jusqu’aux années 70, les Afro-américains étaient peu représentés dans le cinéma hollywoodien et souvent comme des seconds rôles au milieu de protagonistes blancs. Si bien que c’est toute une communauté que le cinéma classique n’a pas représentée. Ou mal représentée. Eugene Ashe a donc pris une Super-16 et a offert à des personnages noirs l’écrin délicat d’un film d’époque, une romance à New York entre la fin des années 50 et le milieu des années 60. Entre Sylvie (Tessa Thompson), jeune femme de bonne famille, bientôt mariée à un homme parti au Vietnam, qui rêve d’une carrière à la télévision, et Robert (Nnamdi Asomugha), musicien dans un jazz band, prêt à partir à Paris pour une tournée à durée indéterminée. Si les droits civiques sont évoqués en toile de fond, si le racisme n’épargne pas la petite bourgeoisie, la manière dont ces deux jeunes noirs américains évoluent dans une Amérique résolument blanche n’est en rien accablée par leur condition. Sans pour autant réécrire l’Histoire, Eugene Ashe opère un changement de paradigme, préférant s’attarder sur le bonheur d’être amoureux, la douleur d’être séparé, la joie de réussir professionnellement et la désillusion de certaines carrières artistiques. L’histoire est universelle, romanesque, très jolie. La portée politique du film est moins dans le portrait racial que dans celui des femmes de l’époque, complexes, ambitieuses et libres.

D’Eugene Ashe. Avec Tessa Thompson, Nnamdi Asomugha, Aja Naomi King. États-Unis. 1h50. Le 25 décembre sur Amazon Prime Video

3Etoiles

 

 

 

 

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