SONS OF PHILADELPHIA : chronique

25-05-2021 - 16:42 - Par

SONS OF PHILADELPHIA : chronique

Jérémie Guez adapte Pete Dexter dans un film noir au héros triste. Sans grosse surprise, mais solide.

 

À l’instar de Michael Roskam, parti le temps d’un projet de sa Belgique natale pour filmer le New York des prolos et des gangsters (brillant QUAND VIENT LA NUIT), Jérémie Guez s’est exilé temporairement aux États-Unis, dans la ville des Pères fondateurs gangrénée par la violence. Dans SONS OF PHILADELPHIA, les clans se disputent les territoires, se livrent des guerres minables jusqu’à ce que des intérêts communs envoient valser les intérêts individuels. Peter (Matthias Schoenaerts) et Michael (Joel Kinnaman) sont les têtes pensantes du crime organisé irlandais local. Quand la mafia italienne menace Michael, les deux cousins sont naturellement divisés sur la réponse à apporter et les liens du sang volent en éclat. Peter, plus taiseux, plus ténébreux, voit remonter à la surface les souvenirs du moment terrible où son père (Ryan Philippe) lui a été brutalement arraché. Malgré le sujet viril et dévorant, malgré le cinéma de gangsters, le héros de SONS OF PHILADELPHIA est un homme mélancolique et malheureux. C’est ce qui intéresse le réalisateur bien au-delà des codes du genre. Matthias Schoenaerts fait un travail admirable de brutalité retenue, comme un gosse au bord des larmes – contrairement à Joel Kinnaman qui, avec son rôle plus exubérant, est beaucoup moins subtil. Du cinéma américain réglé à l’heure européenne, où Jérémie Guez démontre une réelle maîtrise des nuances du récit masculin contemporain. 

De Jérémie Guez. Avec Matthias Schoenaerts, Joel Kinnaman, Ryan Philippe. États-Unis / France. 2h. En salles le 26 mai

4Etoiles

 

 

 

 

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