Annecy 2022 : LE MONSTRE DES MERS / Critique

17-06-2022 - 18:54 - Par

Annecy 2022 : LE MONSTRE DES MERS / Critique

Le réalisateur de VOLT, LES NOUVEAUX HÉROS et co-réalisateur de VAIANA, Chris Williams, propose un film épique à l’animation splendide, plombé par ses emprunts narratifs. 

 

Dès les dix premières minutes, LE MONSTRE DES MERS envoie l’une des meilleures scènes de bataille navale de récente mémoire, opposant un bateau de corsaires à un immense monstre type Kraken. La fluidité, la clarté, le rythme, l’humour et l’envergure de cette séquence impressionnent. Tout virevolte, tous les enjeux sont posés ainsi que le caractère de chaque personnage, l’action est trépidante et l’animation, un véritable tour de force. Et c’est sûrement ce que l’on retient le plus de ce nouveau film de Chris Williams pour Netflix, sorte de rencontre de ses deux derniers longs métrages pour Disney, LES NOUVEAUX HÉROS et VAIANA, l’un pour le découpage des scènes d’action, l’autre pour le réalisme de l’eau et de la nature. Mais c’est sur la narration que le bât blesse. LE MONSTRE DES MERS suit Maisie Brumble, une petite orpheline qui n’a pas froid aux yeux, alors qu’elle embarque clandestinement sur l’Imprenable, navire légendaire dans le monde de la chasse aux monstres de mer. Elle y retrouve ses idoles, dont Jacob Holland, rock star des chasseurs. Alors que les corsaires traquent sans relâche LE monstre qui leur échappe depuis toujours, celui-ci gobe les deux matelots qui vont alors découvrir une autre vérité sur ces soi-disant créatures sanguinaires. Le message est clair : les jeunes générations ne sont pas dupes des histoires que se racontent les anciennes et proposent un nouveau regard salvateur. Une morale très contemporaine, que l’on retrouve aussi dans des films récents tels que ALERTE ROUGE ou ENCANTO, où de jeunes personnages s’opposent à des adultes un brin étroits dans leurs idées, mais qui est ici martelée. Et ce manque de subtilité se retrouve aussi dans les nombreux emprunts du film, sorte de patchwork de DRAGONS (Rouge is the new Krokmou), GODZILLA, MOBY DICK, des BÊTES DU SUD SAUVAGE ou encore du mythe biblique de Jonas et la baleine, qui lui font perdre toute forme d’originalité. Reste que le spectacle, lui, est grand.

De Chris Williams. Avec les voix originales de Karl Urban, Zaris-Angel Hator, Jared Harris. États-Unis. 1h55. Sur Netflix le 8 juillet

4Etoiles

 

 

 

 

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