LA VACHE QUI CHANTAIT LE FUTUR : chronique

26-07-2023 - 15:07 - Par

LA VACHE QUI CHANTAIT LE FUTUR : chronique

Une envoûtante fable, moite, inquiétante, sur le respect du vivant et la recherche d’équilibre de la nature.

 

Le titre vous attire par sa promesse poétique et surnaturelle, puis le film vous accroche pour ne plus vous lâcher. Qu’est-ce qu’on vient de voir ? L’histoire d’un fantôme, une femme morte depuis longtemps, qui réapparaît dans un cours d’eau où la faune et la flore meurent sous la pollution. L’histoire de ses enfants, de son mari qui défaillit à son apparition, tous réunis dans la ferme familiale où les vaches semblent vouloir leur parler. L’histoire peut-être d’un lien unique entre une grand-mère étrange et un petit-fils qui est une fille, deux êtres seuls, jugés de tous. Au fin fond du Chili, où la moiteur crève l’écran, Francisca Alegría, peu férue d’intrigues, nous raconte avec une caméra languide le vivant, le respect qu’on lui doit sous peine qu’il revienne se venger. Pire que la vengeance, montrée comme une logique et pas comme une violence, c’est la surprise des Hommes et leur air hébété à l’heure des comptes qui font du film une grande fable sur la damnation de l’espèce humaine. La réalisatrice filme alors la jeune génération comme l’espoir que la tolérance, la considération pour autrui vaincront. Résolument contemporain et pourtant comme hanté par des valeurs et des échos ancestraux, LA VACHE QUI CHANTAIT LE FUTUR regorge de mystère, de secrets et pourtant semble clair comme de l’eau de roche. C’est ce sublime paradoxe qui s’accroche à nos âmes longtemps après son générique de fin.

De Francisca Alegría. Avec Léonor Varela, Mia Maestro, Alfredo Castro. Chili. 1h38. En salles le 26 juillet

Note : 4

 

 

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