LE MANOIR HANTÉ : chronique

26-07-2023 - 15:09 - Par

LE MANOIR HANTÉ : chronique

Film d’horreur pour toute la famille (ou presque), LE MANOIR HANTÉ remplit poliment son contrat. Sans folie, ni faux pas.

 

Les films tirés d’une attraction Disney, on commence à avoir l’habitude, depuis au moins PIRATES DES CARAÏBES. Des produits plus ou moins ambitieux qui brodent autour d’un univers déjà connu une fiction avec star(s) à l’appui. Et parfois, ça donne de plutôt bonnes surprises comme le récent JUNGLE CRUISE, sorte d’AFRICAN QUEEN fantastique avec Dwayne Johnson et Emily Blunt. Sur le papier, raconter l’histoire qui se cache derrière le manoir maudit qui trône dans tous les parcs Disney du monde, pourquoi pas, donc. Surtout que la major a l’art du casting : Owen Wilson, Danny DeVito, Jamie Lee Curtis, Tiffany Haddish, Rosario Dawson et, en héros, Lakeith Stanfield. De l’ancien et du nouveau avec un gros potentiel de charme. Et c’est d’ailleurs ce qui donne le sourire dans ce film exécuté honnêtement, mais sans réelle ambition. Traînant avec jubilation une forme de mélancolie sarcastique, Lakeith Stanfield porte ce divertissement avec classe. Scientifique endeuillé reconverti en tour guide spécialisé dans les lieux paranormaux de la Nouvelle-Orléans, le voici soudain mené par un prêtre pas très orthodoxe (Owen Wilson, toujours au bord de la WesAndersonisation) dans la grande maison tenue par Rosario Dawson et son fils. Ils y auraient vu des fantômes. Narquois, notre héros pense les duper mais le voici bientôt comme eux, pris au piège de ce manoir très habité. Petit à petit, tout une galerie de personnages un peu largués se retrouvent à chasser les fantômes ou plutôt à tenter de comprendre pourquoi tout ce beau monde de l’au-delà ne trouve pas le repos. Dans les couloirs le mal rôde… Comédie fantastique, LE MANOIR HANTÉ cherche à être un film d’horreur pour à peu près toute la famille. L’ambition est louable mais difficile à tenir. Multipliant les apparitions inquiétantes et les scènes de tension, le film passe son temps à les désamorcer en espérant réunir petits et grands. Et forcément, c’est décevant. Car les petits auront peut-être un peu trop peur (mais le film peut être aussi leur premier vrai frisson au cinéma) et les grands s’ennuieront poliment. LE MANOIR HANTÉ manque d’une vraie mise en scène horrifique ou d’une vraie écriture de comédie pour emporter totalement. Malgré une belle direction artistique on regarde sans déplaisir mais sans jamais être vraiment concerné. Étrangement, c’est seulement dans ses moments dramatiques, dans sa torpeur mélancolique, sa façon de filmer le deuil de manière très littérale via le fantastique que le film trouve enfin son identité. À défaut d’un vrai tour de manège rigolo ou d’un grand huit à sensations, LE MANOIR HANTÉ est une promenade au pays des fantômes qui parle plus des vivants que des morts.

De Justin Simien. Avec Lakeith Stanfield, Owen Wilson, Rosario Dawson. États-Unis. 2h02. En salles le 26 juillet

Note : 3

 

 

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