LES SÉMINARISTES : chronique

01-06-2021 - 20:17 - Par

LES SÉMINARISTES : chronique

Bien que son refus de contextualiser son récit pose problème, LES SÉMINARISTES convainc par la force de ses images et de son propos.

 

Une voiture qui roule dans le froid et l’obscurité. Un corps dans un coffre. Deux silhouettes qui discutent sous un pont. Les quelques premiers plans des SÉMINARISTES, sublimés par un Noir & Blanc contrasté et enserrés dans un ratio 1.37, propulsent immédiatement le spectateur dans une imagerie de cinéma de genre, quelque part entre le néo-noir et l’horreur. Ce qui suit se révèle plus terre à terre et examine comment, au début des années 1980 en Tchécoslovaquie, certains prêtres s’insurgent contre la mainmise du parti communiste et contre la collaboration du clergé au régime. La force des SÉMINARISTES tient dans cette ambiance délétère sculptée à coups de plans redoutablement composés, de silences pesants et de quelques images chocs. On saisit là, de manière assez organique, la dangerosité de la résistance et la chape imposée par la police politique chargée de faire plier les prêtres récalcitrants. Surtout que le cinéaste Ivan Ostrochovsky suit pour ce faire les destins communs puis séparés de séminaristes novices questionnant leur engagement ou leur inaction. Une jeunesse qui insuffle au récit une vraie urgence – à l’instar de la scène formidable de la grève de la faim dans la cantine. Dommage, alors, que LES SÉMINARISTES se fasse parfois si hermétique et opaque, refusant au spectateur tout élément de contexte et rendant parfois difficile l’accès à l’histoire et à ses complexités.

De Ivan Ostrochovsky. Avec Samuel Skyva, Vlad Ivanov, Samuel Polakovic. Slovaquie. 1h20. En salles le 2 juin

3Etoiles

 

 

 

 

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