Cannes 2021 : OSS 117 – ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE / Critique

17-07-2021 - 13:00 - Par

Cannes 2021 : OSS 117 - ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE / Critique

De Nicolas Bedos. Sélection officielle, film de clôture.

 

La nouvelle mission d’OSS 117 est sa plus périlleuse : il doit désormais vivre avec son temps.

Le désistement de Michel Hazanavicius du troisième volet d’OSS 117 avait été une surprise. On l’avait mis sur le compte d’une envie pour le réalisateur de changer de registre. L’explication est plus pragmatique : le scénario d’ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE est problématique. Pas tant par la désinvolture avec laquelle est traitée son intrigue – au début des années 80, OSS est envoyé aider un despote africain à mater des révolutionnaires – ou son quasi-refus du politique – la Françafrique mollement pointée du doigt – que par un twist structurel. Là où l’arrivée de Nicolas Bedos aux commandes certifiait que le politiquement incorrect serait de rigueur, cet opus met genou à terre en désamorçant tout dérapage de l’espion ou en neutralisant son ridicule via l’arrivée d’une jeune recrue (Pierre Niney, hilarant) qui le confronte à un esprit woke avant la lettre. Même s’il pose la question de l’avenir de la licence, cet opus ne rentre pas tout à fait dans le rang. Il porte même bien la marque de Bedos quand il prolonge son observation du désarroi masculin en le confrontant à une période remettant en cause virilité et patriarcat. Dujardin laisse percer plus de tiraillements chez son personnage, qui touche ainsi à la mélancolie. En appuyant là où ça fait mâle, Bedos prend le risque d’un film moins drôle que les précédents mais, à sa manière, plus audacieux. 

De Nicolas Bedos. Avec Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N’Diaye. France. 1h56 

 

 

 

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