Cannes 2022 : BUTTERFLY VISION / Critique

25-05-2022 - 19:00 - Par

Cannes 2022 : BUTTERFLY VISION / Critique

De Maksym Nakonechnyi. Sélection officielle, Un Certain Regard

 

Militaire ukrainienne spécialisée dans les drones, Lilia a été faite prisonnière par les indépendantistes du Donbass, captivité durant laquelle elle a été torturée. Après sa libération, elle peine à revenir à la vie civile. Elle apprend bientôt être enceinte… Cela n’échappera à personne : BUTTERFLY VISION revêt en ces heures de guerre en Ukraine une pertinence toute particulière. Surtout quand le réalisateur, Maksym Nakonechnyi filme sa protagoniste dans les rues de Kiev, qu’elle imagine bombardée et en partie détruite – visions forcément prophétiques. Nakonechnyi conte les cycles incessants de la violence et de la haine, dont tente de se sortir Lilia qui, face à sa propre résilience et à ses propres traumas, va devoir faire des choix forts pour tenir debout. Les solutions narratives que le cinéaste donne à ces questionnements sont parfois fortes, parfois plus floues ou sensationnalistes. Mais ce n’est pas tant l’écriture de BUTTERFLY VISION que sa forme qui pose question. Engoncé dans un carcan ultra naturaliste sans surprise, comme s’il n’était qu’un réflexe pavlovien, le film manque de personnalité et de singularité pour imposer celle de sa protagoniste. Lorsque Nakonechnyi se laisse aller à un certain onirisme – un rêve où un papillon fait office de drone ; des flashbacks furtifs sous forme de freeze pixellisé –, il mène son film vers des territoires plus troublants, plus originaux et moins rebattus. En l’état et en dépit de ses louables intentions, BUTTERFLY VISION fait preuve de trop de maladresses pour offrir à son histoire l’écrin qu’elle mérite.

De Maksym Nakonechnyi. Avec Rita Burkovska, Natalya Vorozhbit, Lyubomyr Valivots. Ukraine. 1h47. Prochainement

 

 

 

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