KOMPROMAT : chronique

07-09-2022 - 14:04 - Par

KOMPROMAT : chronique

Jérome Salle s’inspire d’un fait divers réel pour livrer un thriller bancal où psychologisation et stéréotypes entravent l’action.

 

En 2017, en Russie, Mathieu Roussel est arrêté par les autorités locales. Victime d’un « kompromat », procédé inventé par le KGB consistant à monter de toutes pièces un dossier compromettant pour nuire à une personnalité, il est menacé d’une peine de prison à perpétuité. Il cherche alors à s’évader. Un récit fou qui s’inspire de faits réels, mis en scène ici par Jérôme Salle (LARGO WINCH, L’ODYSSÉE) et interprété par Gilles Lellouche – le « Gilles Lellouche thriller » est presque devenu un genre à part entière. Il y a matière à suspense dans cette histoire qu’on croirait tout droit sortie du cinéma américain des années 1970, entre paranoïa et solitude face à un engrenage politique local et international. Mais la baudruche se dégonfle vite, transpercée de toute part par des éléments psychologisants et stéréotypés tentant d’expliquer la raison du « kompromat » initial. Homophobie, virilisme, épouse en partance ou jalousie, tout y passe dans un brouhaha de flashbacks censé illustrer le cerveau en marche d’un homme acculé. À cela s’ajoute une histoire d’amour sans aucune réelle alchimie avec une Joanna Kulig (vue dans COLD WAR, ou la série THE EDDY) pourtant parfaite. Dommage, car KOMPROMAT n’est jamais meilleur que lorsqu’il raconte un instinct de survie délirant, aussi désespéré qu’ingénieux et vital. 

De Jérome Salle. Avec Gilles Lellouche, Joanna Kulig, Michael Gor. France. 2h07. En salles le 7 septembre

2Etoiles

 

 

 

 

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