Cannes 2023 : HYPNOTIC / Critique

De Robert Rodriguez. Sélection officielle, Séances de Minuit

 

Après s’être refait la cerise sur MANDALORIAN et BOBA FETT, Robert Rodriguez revient au cinéma pour un thriller décevant.

Sans grosse marque de la science-fiction derrière lui, sans aucune pré-science du public, HYPNOTIC, thriller pour un public adulte, tente d’imposer son univers au cinéma, un univers de faux-semblants et de super-pouvoirs d’hypnose. N’est pas Christopher Nolan qui veut. Si l’histoire a du potentiel, notamment à l’heure où l’on s’interroge sur la vérité des images et la future hégémonie de l’intelligence artificielle, c’est, comme bien trop souvent avec Robert Rodriguez ces temps-ci, un peu nase. Il sait être une voix atypique dans le cinéma américain, avec sa farouche indépendance et son indécrottable besoin de tourner chez lui, dans son studio texan. Mais HYPNOTIC est dépourvu de toute personnalité, de toute flamboyance. Depuis le pitch – un flic (Ben Affleck, pas au top), dont la fille a été kidnappée, retrouve sa trace à l’occasion d’un braquage perpétré par un as de l’hypnose (William Fichtner) – jusqu’au résultat, propre mais jamais étonnant, HYPNOTIC se place dans la lignée de ce cinéma commercial du début des années 2000 fait à la chaîne. Aux États-Unis, le film a été un échec cuisant. Sa présence en Séance de Minuit au Festival de Cannes interroge mais sa sortie dans les salles françaises fait étrangement plaisir, à l’heure où des films de cet acabit, chapotés par des producteurs à la Russo, sont devenus la chair à canon des plateformes dans la plus grande des indifférences. 

De Robert Rodriguez. Avec Ben Affleck, Alice Braga, William Fichtner. États-Unis. 1h33. En salles le 23 août