L’AUTRE LAURENS : chronique

Entre polar et western, une singulière proposition soutenue avec panache par son duo d’acteurs principaux.

 

Après BRAQUER POITIERS et LUCIE PERD SON CHEVAL, moyen et long métrages remarqués, le cinéaste belge Claude Schmitz poursuit dans la veine de son cinéma barré et fantasque avec L’AUTRE LAURENS. Si l’apparente spontanéité de ses deux premières œuvres cède la place à une sophistication plus appuyée, ce nouveau film continue cependant d’explorer le mélange des genres et le saugrenu. Gabriel Laurens, détective privé spécialisé dans les infidélités, aussi solitaire, déçu que bourru, voit son quotidien bouleversé quand débarque sa nièce Jade. Cette dernière a des doutes quant à la mort, soi-disant accidentelle, de son père, frère jumeau de Gabriel. Elle lui demande de mener l’enquête – enfin, lui « force la main ». Croisement hybride entre un polar à la cool et un western barré, L’AUTRE LAURENS fait se rencontrer narco-trafiquants, veuve vénéneuse, gangs de motards, flics burlesques et lumières néon que ne renierait pas Yann Gonzalez. À force de digressions permanentes, Claude Schmitz tourne parfois un peu en rond dans cette folie douce drôle, violente et labyrinthique, mais il remporte finalement l’adhésion, notamment grâce à ses interprètes. En tête, un Olivier Rabourdin ambigu et charmant qui continue de prouver qu’il n’est pas assez utilisé au cinéma et une révélation, Louise Leroy, mélange surprenant et explosif entre une Béatrice Dalle blonde et une Brigitte Bardot fâchée.

De Claude Schmitz. Avec Olivier Rabourdin, Louise Leroy, Kate Moran. Belgique / France. 1h57. En salles le 4 octobre

Note : 4